La trahison Ai'Tashi...

Le bon Roi Khordal, dit le Faste, Roi des Ganondes et de Ganondie, se permit d'étudier la tournure des événements. Il y avait là situation bien cocasse. En un laps de temps très court, ces trois contrées désormais en guerre avaient du faire autant de morts que le conflit Ganondo Falde. Et pourtant, Volden sait que les pertes étaient déjà élevée dans ce conflit. Sans prendre parti, le Roi écoutait les plaids de chacun. Il se doutait néanmoins que Falde n'allait pas s'occuper de quelque chose qui ne le regardait pas, cette fois-ci.

Un troupe de cavaliers légers d'Argonne fut bientôt annoncée en Ai'Tesha. Ils apprirent qu'un conseil avait été demandé entre seigneurs de tous horizons dans une cité autonome et neutre. Amunit. Ils galopèrent vivement en sa direction et y arrivèrent enfin

Ils laissèrent leurs armes avec leurs chevaux et tentèrent d'y faire valoir leur parole.

"Nous ne vous saluerons pas amicalement puisque nous ne nous connaissons pas. Nous souhaitons seulement parler sans plus d'amitié que d'inimitié. En toute neutralité. Nous espérons que l'honneur représente pour vous quelque chose et que vous respecterez notre venue en paix."

"Nos deux peuples sortent de sanglantes offensives. Nous ne voulons pas en savoir plus. Notre Clan ne s'est occupé que de lui car il avait déjà fort à faire en sa propre demeure. La guerre est survenue avec de bons prétextes d'un coté comme de l'autre des belligérants. Notre clan a craint le pillage et l'esclavage, étant à cette heure fort peu armé. Or, nous n'avons en rien souffert."

"Les terres de notre Clan étant les seules épargnées, nous avons dû accueillir nombre de réfugiés et organiser nombre de caravanes de secours. De ce fait, nos greniers furent particulièrement sollicités et nous avons nous mêmes rationnés nos repas : Argonne est une fraternité de clans et nous savons répondre à la nécessité de nos frères nomades ou moins nomades."

Ils marquèrent une courte pause puis ajoutèrent d'une voix plus forte :

"Nous ne savons rien de votre pays ni de cette cité ou nous sommes. Mais nous savons que vous êtes d'Ai'Tesha. Nous aimerions donc savoir si notre Clan fut épargné parce qu'il n'a pas pris part à ces offensives. Si tel était le cas, nous confirmons notre volonté de paix. Si le hasard seul nous fut salutaire, nous n'avons bien entendu pas grand chose à rajouter"

Il y eut une détente manifeste au sein de la délégation argonienne lorsque la première réponse fut entendue.

"Or, nous nous réjouissons de cet état des faits, seigneur. Puisque vous avez épargné notre Clan sur de telles considérations, cela vous honore de droiture et de noblesse. Nous n'aurions auparavant jamais imaginé une telle conduite. Preuve s'il en est de la qualité de certains de nos voisins."

"Sous ce cadre, la chef de notre Clan sera probablement encline a répondre à votre invitation. Toutefois, le chef de Gaize demeure le seul maître de notre diplomatie... Et nous doutons qu'il apprécie réellement ce voyage. Peut être nous trompons-nous, nous ne connaissons pas encore très bien le successeur du chef Freyr. Mais ce sera alors notre maîtresse qui refusera cette responsabilité. Selon elle, la diplomatie n'a de valeur que par l'amitié et la loyauté : s'il est besoin de négocier et de signer, c'est qu'il n'existe pas de fondation suffisamment stable ou durable."

Seigneur, les humbles messagers que nous sommes n'ont pas la prétention de vous les demander...

Les cavaliers échangèrent entre eux quelques paroles, puis :

Devons-nous ainsi repartir au plus vite pour nos terres, afin d'informer la chef de notre clan de votre réponse et de votre invitation ?

De fait, au lieu d'une escorte en grand arroi entourant un chef d'Argonne, ce ne fut que quelques cavaliers salis et épuisés qui arrivèrent.

Ambassadeur d'Ai'Tesha, comme vous le savez sans doute, Argonne fut totalement annihilée. La trempe guerrière tajik se révéla assez terrifiante : notre propre cité fut assaillie sans grande supériorité, ce qui fut un carnage ayant presque entraîné le massacre total des deux armées. A notre connaissance, seuls deux chefs de clan ont su échapper au génocide argonnien, finissant leur exil pour batir de nouveaux avants-postes sur les ruines de nos anciennes villes ou campements.

La résistance à l'occupation tajik sera longue à pouvoir s'organiser, si toutefois Argonne se relève. Si tel est le cas, nous craignons l'apparition de deux ennemis héréditaires enchaînés à des guerres sans fins...

Les survivants dispersés du clan des Tarpans se regrouperont peut être sous la bannière de Nenya si nous la retrouvons.

Nous repartons sans tarder, si vous le permettez. Même dans cette situation d'exil, c'est en notre terre d'Argonne que nous voulons vivre, les vastes paysages dans lesquels paissent nos chevaux aimés.

Soyez pour votre part remercié...